Le Royaume-Uni a annoncé qu’il renforcerait ses défenses commerciales afin de mieux protéger ses industries, dans un contexte mondial marqué par les guerres commerciales et la multiplication des droits de douane. Cette évolution a façonné la nouvelle stratégie commerciale britannique, qui sera publiée jeudi.
Le pays prévoit de mettre en oeuvre partiellement un accord visant à lever certains droits de douane imposés par l’ancien président américain Donald Trump. Cependant, il reconnaît que son système de recours commerciaux doit devenir plus « agile, affirmé et responsable » afin de protéger les entreprises britanniques face à l’instabilité mondiale.
« Le Royaume-Uni est une nation ouverte au commerce, mais nous devons concilier cela avec une nouvelle réalité géopolitique et agir dans notre intérêt national », a déclaré Jonathan Reynolds, ministre des Entreprises et du Commerce.
« Notre stratégie commerciale renforcera nos défenses afin de garantir que les entreprises britanniques soient protégées contre les préjudices. »
Dans le cadre de cette stratégie, le gouvernement entend réformer la Trade Remedies Authority (TRA).
UK Steel a estimé que les pouvoirs actuels de la TRA, qui proposaient notamment de plafonner les importations de certains types d’acier, devaient être renforcés. L’organisation a salué la stratégie commerciale comme un « tournant décisif ».
Le Royaume-Uni vise également la suppression des droits de douane américains sur les importations d’acier, bien que la mise en oeuvre de cet accord n’ait pas encore été finalisée.
Le gouvernement est intervenu pour prendre le contrôle de British Steel, tandis que d’autres secteurs sollicitent également un soutien. AB Foods a ainsi prolongé jusqu’à jeudi la date limite pour décider du sort de son usine de bioéthanol Vivergo, dans l’espoir d’un plan d’aide.
Il s’agit de la première stratégie commerciale du Royaume-Uni depuis qu’il dispose d’une politique commerciale indépendante, suite à sa sortie de l’Union européenne.
L’ancien gouvernement conservateur avait vanté les opportunités offertes par le Brexit, en poursuivant plusieurs accords de libre-échange.
Le gouvernement travailliste, arrivé au pouvoir il y a un an, a conclu des négociations d’accord de libre-échange avec l’Inde et progresse sur un autre accord avec le Conseil de coopération du Golfe. Il affirme que la nouvelle stratégie mettra l’accent sur des accords plus rapides et plus pragmatiques que ceux de ses prédécesseurs.
(Reportage de Alistair Smout ; édition par Alex Richardson)