La Banque centrale européenne (BCE) se lance dans un projet qui pourrait bien changer notre manière de gérer l’argent au quotidien : l’arrivée de l’euro numérique. Lancé en 2021, ce programme se développe pour répondre aux évolutions rapides des besoins économiques et technologiques en Europe. Avec une date butoir fixée à octobre 2025, l’euro numérique a pour but de proposer une alternative moderne et sûre à la monnaie physique, tout en gardant la maîtrise monétaire au sein de l’Union européenne.
Les objectifs et atouts de l’euro numérique
Le projet vise avant tout à créer une monnaie digitale reconnue dans l’ensemble de la zone euro. Ce projet répond à plusieurs défis actuels, comme la baisse de l’utilisation des billets et pièces et la popularité grandissante des cryptomonnaies telles que le Bitcoin. En émettant directement cette monnaie numérique, la BCE espère se positionner face à d’autres monnaies digitales mondiales, dont le yuan numérique chinois.
L’euro numérique sera une monnaie publique, conçue pour fonctionner comme nos billets et pièces actuels, mais en version numérique, similaire à la carte Vitale numérique. Petite précision importante : il ne va pas remplacer immédiatement l’argent liquide mais viendra le compléter. Ce système permettra aux utilisateurs d’effectuer des paiements directs via leurs smartphones.
Simplicité d’utilisation et inclusion financière
L’euro numérique présente de nombreux avantages, notamment sa facilité d’utilisation et la réduction des frais de transaction. Les paiements seront instantanés partout dans la zone euro, ce qui évitera les tracas liés aux frontières ou aux taux de change. En plus, avec sa valeur stable garantie par la BCE, cette nouvelle monnaie assure une sécurité renforcée grâce à une traçabilité des transactions qui aide à prévenir la fraude, similaire à une réforme douanière visant à protéger les consommateurs.
Un autre avantage non négligeable est son potentiel pour favoriser l’inclusion financière. Actuellement, environ 5 % des Européens ne possèdent pas de compte bancaire. Grâce à l’euro numérique, ces personnes pourront accéder à des services financiers de base simplement avec leur smartphone.
Vie privée et sécurité assurées
La question de la confidentialité est une préoccupation majeure pour beaucoup. La BCE a donc précisé que pour les petits montants, les transactions resteront anonymes, tandis que pour les sommes plus importantes, des vérifications d’identité seront mises en place. La technologie envisagée pourrait recourir à la blockchain avec des données pseudonymisées. Cela garantit que ni les utilisateurs, ni les paiements eux-mêmes, ne pourront être identifiés par la BCE.
Des rumeurs circulant sur des réseaux sociaux comme X, TikTok ou Facebook ont suscité des inquiétudes concernant un possible suivi trop détaillé des paiements et une dépendance complète à l’égard de la BCE, sans alternative au cash. Pourtant, lors d’une conférence de presse le 6 mars dernier, Christine Lagarde, présidente de la BCE, a fermement écarté ces affirmations.
Gravissime ! (cf vidéo ⤵️)
La présidente de la BCE Christine Lagarde annonce le déploiement de l’euro numérique en octobre 2025 ! Dans quelques mois.
Votre argent sera désormais dans les mains de la BCE, qui pourra le programmer, le déprogrammer, le flécher, conditionner vos… pic.twitter.com/BMcu8ybO1s
— Florian Philippot (@f_philippot) March 9, 2025
Éclaircissements sur les inquiétudes
Des spécialistes comme Dominique Legeais et Francesco Martucci ont pris le temps de clarifier certains points techniques du projet. Ils ont expliqué que, même si certaines technologies comme la blockchain pourraient théoriquement permettre un suivi étendu, un traçage complet n’est pas envisageable dans ce cadre. Martucci a d’ailleurs affirmé qu’il n’y a « aucun doute sur le fait qu’il y a une non-programmabilité » associée à cette monnaie numérique.
De plus, selon lui, il serait impossible de mettre en place un système automatisé pour collecter les taxes avec l’euro numérique. La BCE a réaffirmé qu’elle souhaitait simplement faciliter les paiements entre particuliers et dans les commerces, sans éliminer complètement l’usage du cash.