Le dinar algérien subit une pression sans précédent face aux principales devises internationales. Selon les dernières observations, l’euro et le dollar américain atteignent des niveaux record sur le marché parallèle, creusant davantage l’écart avec les cours officiels.
Jeudi 15 mai 2025, le cours parallèle des devises en Algérie a renoué avec la hausse. Selon les données recueillies par le journal Ennahar auprès des cambistes, un billet de 100 euros s’échange désormais à 26 000 dinars à la vente et 25 800 dinars à l’achat. Le dollar américain suit la même tendance haussière, avec un billet de 100 dollars coté à 23 400 dinars à la vente contre 23 200 dinars à l’achat. Ces cours du marché informel présentent un écart considérable par rapport aux taux officiels de la Banque d’Algérie.
Sur le marché réglementé, l’institution monétaire maintient des cours stables mais déconnectés de la réalité du terrain. L’euro reste fixé à 149,15 dinars à l’achat et 149,20 dinars à la vente, tandis que le dollar américain s’échange officiellement à 133,14 dinars à l’achat et 133,15 dinars à la vente. Cet écart abyssal entre les deux marchés souligne les déséquilibres structurels de l’économie algérienne en matière de change.
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Les principaux facteurs de cette pression sur le dinar
Plusieurs éléments conjugués expliquent cette tension persistante sur le dinar. Les importateurs de véhicules, qu’ils soient neufs ou d’occasion, constituent l’un des principaux moteurs de la demande en devises. Leur besoin constant d’euros pour régler leurs transactions internationales contribue à assécher l’offre sur le marché parallèle.
L’approche de la saison du Hadj 2025 accentue également cette pression. Les futurs pèlerins algériens, souvent confrontés à l’indisponibilité des devises par les canaux officiels, se tournent massivement vers le marché informel pour se procurer les fonds nécessaires à leur voyage sacré.
Enfin, le retard dans la mise en œuvre effective de l’allocation touristique annuelle de 750 euros par adulte maintient une demande soutenue sur le marché parallèle. Ce dispositif, bien que théoriquement opérationnel, peine à répondre aux besoins réels des voyageurs, les contraignant à recourir aux services des cambistes malgré les risques encourus.