Au plus haut depuis novembre dernier…
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(Boursier.com) — Encore inimaginable il y a quelques semaines, l’euro connaît un improbable retour en grâce face au dollar. La monnaie unique gagne encore 0,75% face au billet vert, à 1,0917$ entre banques, au plus haut depuis novembre dernier. Dopé par les espoirs de conclusion d’un accord sur les dépenses de défense en Allemagne d’ici la fin de la semaine et par la révision à la hausse des perspectives de croissance en Espagne, l’euro profite aussi des craintes de récession aux États-Unis.
La co-dirigeante du parti des Verts allemands, Franziska Brantner, a déclaré dans une interview à ‘Bloomberg News’ que son parti était prêt à négocier pour parvenir à un accord sur une augmentation des emprunts publics afin de stimuler les dépenses de défense et de relancer la croissance. “Les marchés apprécient beaucoup cette nouvelle et elle offre un véritable contrepoint aux gros titres d’hier”, déclare Nick Rees, responsable de la recherche macro chez Monex Europe. Les gains de l’euro avaient été limités lundi par le refus des Verts de soutenir la réforme du ” frein à l’endettement’, inscrit dans la Constitution depuis 2009. Ce mécanisme limite le déficit budgétaire annuel du gouvernement fédéral à 0,35 % du PIB. Le futur chancelier, Friedrich Merz, soutient également la création d’un fonds spécial d’infrastructures de 500 milliards d’euros.
En Espagne, le produit intérieur brut devrait augmenter de 2,7% cette année, contre une hausse de 2,5% prévue en décembre, et une croissance de 3,5% enregistrée en 2024, a déclaré la Banque d’Espagne. Dans un contexte de grands changements géopolitiques, la Banque a néanmoins averti que ses prévisions sont ” soumises à une incertitude extraordinaire ” et présentent des risques de baisse pour la croissance économique. Elles n’incluent pas l’impact des tarifs douaniers américains, ni l’assouplissement potentiel des règles budgétaires par l’Union européenne.
“Historiquement, le dollar surperforme lorsque nous constatons une forte hausse de la volatilité, mais lorsque l’économie américaine et le marché boursier américain sont le point central des préoccupations, cela limite désormais l’attrait du dollar”, indique à ‘Reuters’ Chris Weston, responsable de la recherche chez le courtier Pepperstone à Melbourne.
L’indice du dollar, qui mesure la devise américaine par rapport à six autres devises de référence, est tombé ce mardi à des niveaux plus vus depuis octobre. Il devrait subir une septième journée consécutive de pertes. “Nous pensons toujours que les données concrètes indiquent une économie qui ralentit, mais pas trop vite. La peur d’une récession est largement exagérée”, estime N.ees. “Les marchés ont réagi de manière excessive… le dollar ne devrait pas vraiment être aussi faible”.
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