Un crime crapuleux pour une somme dérisoire. Mardi 22 avril 2025, deux hommes ont été mis en examen et placés en détention provisoire à Paris. L’un pour assassinat, l’autre pour non-dénonciation de crime. Ils sont suspectés d’avoir causé la mort d’un homme, dont le corps avait été retrouvé à la station de tramway Porte de Pantin la semaine dernière.
Un « acharnement » du principal suspect
Une enquête avait été ouverte pour meurtre le 15 avril. Les investigations, désormais confiées à un juge d’instruction, ont été requalifiées après identification des deux hommes par vidéosurveillance. Le principal suspect, un Somalien né en 1996, a été mis en examen mardi pour assassinat, puis placé en détention provisoire. Ses avocats n’ont pas souhaité s’exprimer. L’autre homme, un Somalien de 34 ans, est poursuivi pour non-assistance à personne en danger et non-dénonciation de crime.
Lors d’une audience devant une juge des libertés et de la détention, à laquelle l’AFP a assisté, le parquet a déploré sa « passivité » face à « l’acharnement » de l’auteur sur la victime, aussi Somalien, 35 ans et sans domicile fixe. « Au moment des faits, il ne s’est pas interposé par crainte pour sa vie », a fait valoir son avocat à l’audience. « Pourquoi est-il le seul mis en cause, alors que des dizaines de témoins ont vu la scène de violence inouïe sans intervenir ? »
Un « océan de misère »
« S’il porte la victime jusqu’au tramway, c’est pour qu’une ambulance le prenne en charge. En vérité, on reproche à ce monsieur d’être misérable », a déploré le conseil, soulignant que son client vivait sans domicile fixe et en situation irrégulière. Il a demandé à ce que son client ne soit pas écroué, afin de ne pas aggraver « l’océan de misère dans lequel il est déjà en train de se débattre pour rester à la surface ». À l’image de ce dossier judiciaire où l’assassin présumé s’en serait pris à la victime, « un ami », pour « 1,50 euro ».
La juge des libertés et de la détention a toutefois décidé de son incarcération. « Je ne reprocherais pas à Monsieur de ne pas avoir fait barrage (à l’auteur) de son corps » lors des faits, a justifié la magistrate, mais il aurait « dû faire davantage » pour venir en aide à la victime. Elle a souligné son état alcoolisé au moment des faits, ce qui « a pu altérer son jugement ».
Avec AFP
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