Sur le parquet du complexe Nelson-Paillou de l’Insep, où les Bleues ont récité leurs gammes avant de partir quelques jours à Orléans puis de rejoindre la Grèce dimanche, certaines joueuses tirent la langue après un ultime exercice de foncier. « On a un jeu très intense, donc il faut qu’on ait la condition physique pour pouvoir le faire sur 40 minutes », explique Iliana Rupert au sujet de ces sessions chronométrées par le staff en fin de séance.
Comme depuis son arrivée sur le banc de cette équipe à l’automne 2021, le sélectionneur Jean-Aimé Toupane met un point d’honneur à ce que ses joueuses soient capables de tenir 40 minutes sans baisser le pied. « On a eu du mal à s’adapter au départ, mais une fois qu’on comprend, on sait que derrière il y a des résultats », sourit d’ailleurs la capitaine Valériane Ayayi, qui salue le fait que « même les plus jeunes s’y mettent ».
Un groupe moins expérimenté qu’aux JO
Heureusement, puisqu’un an après des Jeux olympiques aussi réussis que frustrants après une défaite (67-66) en finale face à Team USA, c’est une équipe de France plus inexpérimentée (44,3 sélections de moyenne pour l’Eurobasket, contre 68,2 lors des JO) qui s’apprête à disputer l’Eurobasket en Grèce. Sur les 12 joueuses qui vont défier la Turquie (ce mercredi, 16h30), seules quatre dépassent la barre des 50 sélections.
Pas aidés par l’absence de plusieurs de leurs cadres (Marine Johannès ou Gabby Williams en premier lieu) faute d’un accord entre la Fédération internationale et la WNBA (le championnat nord-américain), Toupane et la manageuse Céline Dumerc ont dû s’adapter en permanence ces derniers mois pour envoyer le meilleur groupe possible en Grèce. Et même quand celui-ci semblait enfin bouclé, la blessure au genou de Marine Fauthoux le 3 juin lors d’un match de préparation face à la Belgique, a jeté un nouveau froid chez les Bleues.
« On ne veut pas baisser la barre »
Lors du point presse organisé avant le départ du groupe vers le Loiret, ni Toupane, ni Dumerc, ni Jacques Commères (le directeur de la performance et des équipes de France de basket-ball) n’ont d’ailleurs oublié de lui adresser un petit mot de soutien. « [L’absence] la plus dure, c’est la blessure de Marine, parce qu’on prévoyait de partir avec elle. Ça a impacté le groupe », assume Ayayi.
Mais rien, pas même une préparation raccourcie et agrémentée de seulement trois petits matches (un contre la Turquie, deux contre la Belgique championne d’Europe en titre) ou les arrivées tardives de certaines cadres (Marième Badiane a rejoint le groupe dimanche 8 juin, Janelle Salaün seulement jeudi dernier), n’altère les ambitions de cette équipe de France, en quête d’un titre depuis leur victoire à l’Euro 2009 il y a 16 ans.
« On a ce qu’il faut dans l’équipe pour aller chercher cette médaille d’or », promet Iliana Rupert qui, à 23 ans seulement, est déjà l’une des leaders de ce groupe. « Avec ce qu’on a montré l’été dernier, on ne veut pas baisser la barre. Les gens ont des attentes envers nous, et nous, on veut cette médaille [d’or] », complète Marième Badiane. Et pour aller au bout, l’endurance glanée au gré des exercices de cardio ces dernières semaines pourrait s’avérer être un précieux atout.