la BCE baisse ses taux malgré les tensions commerciales

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Zone euro : la BCE baisse ses taux malgré les tensions commerciales

L’institution basée à Francfort ajuste ses anticipations d’inflation et de croissance, tout en soulignant l’impact potentiel des nouvelles mesures douanières américaines.

Dans un contexte de ralentissement économique et d’incertitudes commerciales croissantes, la Banque centrale européenne a abaissé son taux directeur pour la huitième fois depuis juin 2024.

Un assouplissement monétaire prolongé dans un climat incertain

Jeudi 5 juin 2025, la Banque centrale européenne a réduit de 0,25 point son principal taux directeur, le ramenant à 2%. Il s’agit de la huitième baisse consécutive en un an. Ce taux avait atteint un pic de 4% en 2023, avant d’entamer une trajectoire descendante en raison du reflux de l’inflation observé dans la zone euro. En mai, celle-ci est tombée à 1,9%, selon les données présentées par Le Figaro.

D’après le compte rendu de la réunion du Conseil des gouverneurs, l’institution estime que ce niveau de taux n’est plus restrictif. Elle précise que l’ensemble des décisions futures dépendra de l’évolution des données économiques, examinées réunion par réunion. Christine Lagarde a indiqué que la BCE parvient à la fin d’un cycle monétaire initié en réponse à des chocs successifs, incluant la pandémie, la guerre en Ukraine et la crise énergétique.

Parallèlement, la présidente de la BCE a souligné que l’environnement restait marqué par des incertitudes exceptionnelles, notamment dues aux tensions commerciales. Le Monde rapporte que l’offensive douanière menée par le président américain Donald Trump alimente ces inquiétudes. Un relèvement des taxes sur les produits européens jusqu’à 50% est envisagé, avec une échéance fixée au 9 juillet. Washington a déjà relevé ces droits sur l’acier et l’aluminium.

Des prévisions revues à la baisse sur l’inflation et la croissance

La BCE a revu ses prévisions macroéconomiques. Selon La Tribune, l’inflation est désormais attendue à 2% en 2025, contre 2,3% lors de la précédente projection. Elle est estimée à 1,6% en 2026, au lieu de 1,9%. Cette révision s’explique principalement par la baisse des prix de l’énergie et l’appréciation de l’euro, qui réduit le coût des importations.

Sur le plan de la croissance, l’institution de Francfort maintient une prévision de 0,9% pour 2025. En revanche, elle abaisse celle de 2026 à 1,1%, contre 1,2% précédemment. Elle anticipe toujours une croissance de 1,3% en 2027. La Banque centrale a également élaboré des scénarios alternatifs. L’un d’eux envisage une aggravation des tensions commerciales. Dans ce cas, la croissance du PIB de la zone euro pourrait tomber à 0,5% en 2025, 0,7% en 2026 et 1,1% en 2027.

La progression des salaires reste élevée mais ralentit. L’inflation sous-jacente – hors énergie et alimentation – a reculé à 2,3% en mai contre 2,7% en avril. La BCE indique que le risque d’effets de second tour sur les prix s’atténue.

Des effets visibles sur les crédits immobiliers

En France, la baisse des taux commence à se répercuter sur le marché du crédit. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a affirmé sur France 2 que “c’est le bon moment pour emprunter”. Il observe que les taux moyens des crédits immobiliers sont descendus à 3,1% en mai, contre 4,2% en début d’année. La production de crédits à l’habitat (hors renégociations) a atteint 12,6 milliards d’euros en avril, contre 12 milliards en mars.

Cette évolution permet au taux de croissance annuel de l’encours de crédit immobilier aux ménages de revenir à l’équilibre pour la première fois depuis un an. D’après le gouverneur, les ménages de la zone euro bénéficient de conditions d’emprunt plus favorables que dans d’autres zones monétaires : un foyer britannique paierait 4,5%, et un ménage américain plus de 6%.

Toutefois, François Villeroy de Galhau rappelle que le niveau actuel reste supérieur à celui des années 2020-2021, où les taux s’étaient approchés de 1,5%. Il estime qu’un retour à ces niveaux n’est pas envisagé, et que le taux actuel est même inférieur à la moyenne historique depuis 2000.



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