Les dernières données PMI révèlent une activité économique contrastée en Europe, avec une reprise timide en Allemagne et un net repli en France. La demande reste faible et les incertitudes pèsent sur les perspectives de croissance.
L’activité du secteur privé dans la zone euro a enregistré une croissance minimale en février, selon les derniers indicateurs économiques. Si certains pays, comme l’Allemagne, montrent des signes de redressement, d’autres, à l’image de la France, subissent un net ralentissement. Ce contraste met en évidence les fragilités économiques persistantes au sein de la région.
Une croissance fragile et des disparités marquées
L’indice PMI composite de la zone euro, qui mesure l’activité du secteur privé en combinant l’industrie manufacturière et les services, est resté stable à 50,2 en février selon Le Figaro. Ce niveau, situé juste au-dessus du seuil de stagnation, traduit une absence de dynamisme notable. L’Allemagne affiche une progression pour le deuxième mois consécutif, atteignant son plus haut niveau depuis neuf mois, tandis que la France enregistre la plus forte contraction de son secteur privé depuis septembre 2023. Cette disparité témoigne d’une reprise économique à plusieurs vitesses au sein de la zone euro.
Le secteur manufacturier reste en difficulté, bien que l’indice PMI soit passé de 46,6 à 47,3 en février. Depuis près de trois ans, l’industrie manufacturière européenne peine à retrouver une croissance durable, en raison d’une demande en berne et d’un climat économique incertain. La production manufacturière a connu une légère amélioration, mais sans franchir la barre des 50, synonyme d’expansion.
Le secteur des services, jusque-là moteur de croissance, montre également des signes de faiblesse. L’indice PMI des services a reculé à 50,7 en février, contre 51,3 en janvier. En France, ce ralentissement est encore plus marqué, avec un indice à 44,5, son niveau le plus bas depuis plus d’un an, reflétant une consommation morose et un climat d’affaires incertain.
Des freins à la reprise et des perspectives incertaines
L’environnement économique demeure marqué par des incertitudes majeures. L’instabilité politique en France et les tensions commerciales internationales, notamment la menace de nouveaux droits de douane aux États-Unis, pèsent sur la confiance des investisseurs et des entreprises. La demande globale recule pour le neuvième mois consécutif et impacte directement les carnets de commandes des entreprises.
“Ces chiffres n’indiquent donc pas encore une reprise dans la zone euro”, souligne Cyrus de la Rubia, économiste en chef à la Hamburg Commercial Bank, citée par Les Echos Investir. Si l’Allemagne affiche un regain d’optimisme, l’ensemble de la région peine à retrouver un élan économique solide.
Les prévisions restent prudentes pour les mois à venir. La stabilisation du secteur manufacturier pourrait constituer un signal encourageant, mais la faiblesse du secteur des services et le recul de la demande globale freinent toute amélioration significative. L’évolution de la situation dépendra des politiques économiques mises en place et du climat géopolitique. Pour l’heure, la croissance du secteur privé en zone euro demeure trop faible pour espérer un redémarrage économique robuste.