Dernière ligne droite pour l’équipe de France pour valider son billet pour l’Euro de basket 2025. Lors des deux dernières journées des qualifications, en Croatie (vendredi, 20h) et à Orléans, contre la Bosnie (lundi, 21 h), les Bleus ont besoin d’une victoire, pour s’assurer la qualification pour la compétition continentale (27 août-14 septembre). Les quatre premiers succès en autant de rencontres ne suffisent pas, pour l’instant, en raison d’un format de phase éliminatoire un peu particulier. En effet, les pays hôtes du tournoi (Lettonie, Chypre, Finlande et Pologne) participent également aux phases de poule, tout en étant qualifiés d’office. Les Chypriotes, bons derniers du groupe de quatre où se trouvent les Français, prendront un des trois tickets distribués par poule.
L’objectif pour le clan tricolore est donc de sécuriser au plus tôt sa participation, sans pouvoir compter sur ses joueurs NBA (Wembanyama, Gobert, Yabusele, etc), retenus par leur franchise, en pleine saison régulière. Frédéric Fauthoux, le successeur de Vincent Collet, doit aussi composer avec les forfaits de Vincent Poirier, Jaylen Hoard (blessures) et Evan Fournier (raison personnelle), pourtant appelés dans la liste initiale des 12 sélectionnés. D’autres postulants au maillot bleu sont également absents, comme Mathias Lessort ou Frank Ntilikina, blessés de longue date.
Une préparation rapide
Réunis seulement trois jours à Nanterre avant de prendre la direction de Zadar (Croatie), jeudi, les tricolores se sont donc efforcés de créer des automatismes dare-dare. Un critère important lors de la sélection de Frédéric Fauthoux, qui avait l’enjeu de « réunir des joueurs qui peuvent immédiatement trouver des complémentarités », avec « des joueurs qui se connaissent » à l’image des Monégasques Matthew Strazel, Elie Okobo et Petr Cornelie, ou des coéquipiers à l’Asvel Théo Maledon et Neal Sako.
Nadir Hifi, virevoltant avec le Paris Basketball cette saison (20 pts, 2,3 rebonds de moyenne en championnat), a fait les frais de cette concurrence exacerbée. « Nadir a un jeu un peu spécifique, et il me faut un peu plus de temps pour l’intégrer. J’ai discuté avec lui, et il comprend très bien (sa non-sélection). Nadir aura sa chance dans le futur, de toute évidence. »
Andrew Albicy (34 ans, 106 sélections) fera figure de taulier de cette équipe, en étant l’un des rescapés de l’épopée olympique, avec Matthew Strazel et Isaïa Cordinier. Le meneur de Gran Canaria (Espagne) n’a pas pris sa retraite internationale, comme Nando de Colo ou Nicolas Batum l’ont fait l’été dernier. « J’ai encore les jambes, revendique-t-il. Je peux apporter mon expérience et transmettre l’esprit de l’équipe de France aux jeunes qui arrivent. Il y a de gros potentiels, on peut vraiment faire quelque chose. »
« On a la chance d’avoir beaucoup de joueurs performants, d’athlètes incroyables, même lorsqu’on a des blessés ou des joueurs retenus en NBA », souligne Frédéric Fauthoux. Boris Diaw, manager de l’équipe de France, abonde : « On a la chance d’avoir énormément de talents, beaucoup de joueurs de qualité. Surtout avec des fenêtres internationales à des moments très différents de la saison, cela nous permet de piocher dans différents viviers. Beaucoup de pays nous envient. »
Défense et chaude ambiance
À court de temps, le coach a axé son travail sur le « renforcement de l’identité » de l’équipe : « Défensivement, on doit être présents. On a la volonté de défendre dur. Cette semaine, on a aussi beaucoup joué pour que les gars se connectent entre eux, pour qu’ils trouvent des solutions en attaque. »
La rencontre, face à des Croates contraints de gagner pour conserver une chance de qualification, a tout du match piège. Dans une salle Jazine hors d’âge l’ambiance s’annonce hostile, avec 3500 spectateurs très proches du terrain. « C’est un coupe-gorge », s’amuse Neal Sako, pivot de l’Asvel, qui profite des absences pour être appelé pour la première fois en équipe de France. « On s’attend à un public bouillant, et on devra rester concentrés sur ce qu’on a à faire pour gagner », poursuit-il.
Pour Frédéric Fauthoux, « les joueurs ont envie de jouer dans cette ambiance », tout en soulignant que « beaucoup ont l’habitude d’évoluer dans ce genre d’environnement » en Euroligue ou en championnat. Le tacticien y voit même un avantage pour son équipe : « Cela peut aussi se retourner contre l’hôte, si le match leur échappe. »
La liste des douze Bleus sélectionnés pour affronter la Croatie et la Bosnie
Andrew Albicy (Gran Canaria, 106 sélections, poste 1), Isaïa Cordinier (Virtus Segafredo Bologne, 40 sélections, poste 2), Timothé Luwawu-Cabarrot (Baskonia Vitoria-Gasteiz, 29 sélections, poste 3), Petr Cornelie (AS Monaco, 11 sélections, poste 3/5), Yoan Makoundou (Turk Telekom Ankara, 11 sélections, poste 4), Théo Maledon (Asvel, 23 sélections, poste 1), Adam Mokoka (Cluj Napoca, 2 sélections, poste 2), Amine Noua (CB Grenade, 11 sélections, poste 4), Elie Okobo (AS Monaco, 39 sélections, poste 2/1), Bodian Massa (BAXI Manresa, 1 sélection, poste 5), Neal Sako (Asvel, poste 5, pas de sélection), Matthew Strazel (AS Monaco, 14 sélections, poste 1).