improbable ou très improbablequ’ils utilisent cette monnaie numérique. Un sérieux coup de froid pour un projet qui se veut pourtant l’avenir des paiements en Europe.
Un euro numérique qui peine à convaincre
En octobre 2023, la BCE lançait une phase d’expérimentation pour son euro numérique et diffusait une vidéo promotionnelle où l’on voyait des Européens régler leurs achats en ligne et en magasin avec cette nouvelle monnaie. Un an plus tard, l’enthousiasme du public ne semble toujours pas au rendez-vous.
Parmi les 19 000 citoyens interrogés dans 11 pays, une majorité considère que les moyens de paiement actuels (cartes bancaires, virements, espèces, Apple Pay, Google Pay…) sont déjà suffisants.
D’autres expriment des craintes sur la vie privée, comme d’avoir une monnaie sous surveillance à l’image de la Chine qui n’est pas en odeur de sainteté. Certains experts comparent en effet l’euro numérique au yuan numérique chinois, qui permet au gouvernement de suivre chaque transaction. L’intérêt serait quasi nul : seuls 5,1% des sondés alloueraient une partie de leurs économies à l’euro numérique.
Trump et les stablecoins américains en toile de fond
Malgré ce scepticisme, la BCE reste déterminée. Après deux ans de tests, elle prendra une décision en octobre 2025 sur un éventuel déploiement. Le projet prend d’autant plus d’importance que Donald Trump, de retour à la Maison-Blanche, a mis fin au projet de dollar numérique, mais soutient les stablecoins américains. Dans ce contexte et au vu de la versatilité outre-atlantique, l’UE craint un affaiblissement de sa monnaie face aux alternatives privées comme l’USDC ou l’USDT.
Dans ses communiqués, la BCE rappelle que l’euro numérique permettrait d’utiliser dans la zone euro un mode de paiement numérique économique, sûr et fiable, basé sur une forme de monnaie publique acceptée partout, et qui viendrait compléter les solutions privées déjà existantes
. Mais si les Européens ne l’adoptent pas, ce projet risque de rester un simple exercice technocratique, totalement déconnecté des usages réels. Et malheureusement ce ne serait pas la première fois…
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