Le dollar a quelque peu rebondi mardi, alors que les incertitudes douanières américaines persistent, tandis que la livre sort du lot après des données sur l’emploi britannique confortant une approche prudente vis-à-vis des baisses de taux d’intérêt. Vers 18H50 GMT, le billet vert gagne 0,70% par rapport à l’euro, à 1,1270 dollar pour un euro. Le Dollar Index, qui compare la devise américaine à un panier d’autres grandes monnaies, prend quant à lui 0,63% et repasse au-dessus de la barre des 100 points, à 100.26 points.
«Nous voyons enfin un peu de calme revenir, le marché se faisant à l’idée que Trump est certes sérieux mais pas catégorique (…) en ce qui concerne les droits de douane», commente auprès de l’AFP Christopher Vecchio, de Tastylive. Dernière information en date sur les droits de douane américains: Donald Trump a semblé lundi ouvert au compromis sur les lourdes surtaxes douanières de 25% qui pénalisent depuis deux semaines les importations de voitures et de pièces détachées automobiles aux États-Unis.
Après que de grands groupes automobiles américains ont sonné l’alarme sur l’impact de cette politique pour leur activité, le président américain s’est dit prêt à «regarder comment aider les constructeurs», assurant qu’il ne voulait «faire de mal à personne». «Si les États-Unis n’ont pas l’intention de s’extraire complètement du système commercial mondial, la chute du dollar est peut-être exagérée», envisagent les analystes de Brown Brothers Harriman, dans une note.
Taux de chômage stable au Royaume-Uni
Toutefois, «nous nous attendons à ce que la faiblesse du dollar se poursuive et nous considérons que toute reprise du dollar est assez limitée, quelle que soit l’évolution des données américaines», poursuivent-ils. Par ailleurs, la devise britannique se distingue face à l’euro, gagnant 0,86% face à la monnaie européenne, à 85,32 pence pour un euro.
Selon des chiffres officiels publiés mardi, le taux de chômage au Royaume-Uni est resté stable à 4,4% lors des trois mois terminés en février, tout comme la croissance des salaires (hors primes), en hausse de 5,9%. «Ces données soulignent la persistance de la croissance salariale au Royaume-Uni, ce qui contraint la Banque d’Angleterre à adopter une approche plus prudente en matière d’assouplissement monétaire que les autres grandes banques centrales», souligne Derek Halpenny, de MUFG.
Selon l’analyste cependant, ces chiffres «sont toujours cohérents avec un rythme trimestriel de baisses d’un quart de point de pourcentage du taux directeur» britannique. À ce stade, le marché table sur une coupe lors de la prochaine réunion de mai de la BoE, et sur une réduction d’ampleur similaire par la Banque centrale européenne (BCE) à l’issue de sa réunion de jeudi.