Euro 2000 – La France championne du monde – Il y a 25 ans, Trezeguet marquait le but le plus important du football français

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Ce dimanche 2 juillet 2000, l’atmosphère est lourde, électrique à Rotterdam. Le ciel orange annonce l’orage à venir. La foudre tombera à 22h53 précises des pieds de David Trezeguet. Cette reprise du gauche que chacun a vue mille fois, cet équilibre parfait, Francesco Toldo qui se couche sur sa gauche quand la praline file à la vitesse de l’éclair dans la lucarne droite : 25 ans plus tard, tout reste très clair dans les esprits, l’instant n’a pas pris une ride. À quoi mesure-t-on la trace que laisse un but dans l’histoire ? À son caractère décisif d’abord et avant tout. À ses conséquences, évidemment.

Ce jour-là, Trezeguet n’a pas seulement inscrit un but, il a aussi coupé le son, fermé le rideau et remballé l’orchestre en finale de l’Euro face à nos ennemis italiens. À cet instant précis, Trezeguet inscrit le but le plus important de l’histoire du football français. En 2025, le constat n’a pas bougé d’un pouce. Pourquoi ? Parce que toutes les grandes finales remportées par les Bleus l’ont été soit sur un score large soit avec un scénario qui laissait peu de place à l’incertitude :

  • France – Espagne, Euro 1984 : 2-0. Michel Platini piège Luis Arconada dès la 59e minute, Bruno Bellone enfonce le clou à la 90e.
  • France – Brésil, Coupe du monde 1998 : 3-0. L’histoire est pliée à la pause après le doublé de Zinedine Zidane.
  • France – Croatie, Coupe du monde 2018 : 4-2. A la 65e minute, la France mène 4-1 et même la boulette d’Hugo Lloris ne fait pas trembler l’équipe.

Le but en or, c’est le point final écrit à la baïonnette

Aucune de ces finales n’a atteint l’intensité dramatique de ce 2 juillet 2000 et le but en or, qui n’a jamais aussi bien porté son nom, donne à la réalisation de David Trezeguet le caractère définitif de la sentence divine qui, par définition, ne peut plus exister puisque la règle est enterrée au fin fond d’un cimetière administratif de l’UEFA. Le but en or, c’est le point final écrit à la baïonnette, l’épitaphe gravée à chaud, le couperet de l’histoire. Les conséquences sont immédiates et irrémédiables. Il reste le silence des vaincus et la joie des héros.

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Le but de Trezeguet à Rotterdam

Crédit: Getty Images

Ce but couronne une aventure de neuf ans. De l’élimination piteuse de la Coupe du monde 1994 par la Bulgarie au Parc des Princes jusqu’à cette dernière conquête de la première génération des champions du monde. Thierry Henry, Zinédine Zidane, Youri Djorkaeff, Fabien Barthez, Marcel Desailly, Bixente Lizarazu, Lilian Thuram sont au sommet de leur art, Didier Deschamps et Laurent Blanc vivent leurs derniers instants en sélection. Ce 2 juillet 2000 se jouent à la fois une consécration et un crépuscule.

Platini, Zidane, Pavard, Thuram et Umtiti

S’il fallait classer les buts les plus importants du football français, celui-ci serait tout en haut mais l’égalisation de Sylvain Wiltord au bout des arrêts de jeu, le coup-franc de Michel Platini en finale de l’Euro 1984, sa reprise face au Portugal quelques jours plus tôt, le premier but de Zidane contre le Brésil, le but en or de Laurent Blanc contre le Paraguay, ceux improbables de Lilian Thuram et Samuel Umtiti en demi-finale de Coupe du monde ou la volée de Benjamin Pavard contre l’Argentine ont aussi une place de choix dans le top 10.

André-Pierre Gignac et Randal Kolo Muani auraient pu contester son titre au but de Trezeguet mais le poteau du Stade de France et la jambe gauche de Dibu Martinez en ont décidé autrement. La France a connu d’autres histoires et une autre étoile. Mais jamais un but français n’a aussi bien résumé ce qu’est une fin de règne : brutale, brillante et définitive.

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La France a remporté l’Euro 2000

Crédit: Getty Images



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