Le maire de Royan Patrick Marengo pensait peut-être que la délibération ferait consensus. L’élu a en effet mis au vote, mardi 13 mai, un don de 19 852 euros de la Ville pour la collecte du Département qui servira à financer la restauration de fort Boyard. Le site patrimonial n’est en effet plus protégé, aujourd’hui, par le dispositif de protection qui a été progressivement détruit par l’attaque répétée des vagues. « Sans une intervention rapide, la pérennité du bâtiment sera remise en cause », est-il indiqué dans la délibération. Les travaux de confortement démarreront en 2025 et se dérouleront sur trois ans. Une fois ces derniers terminés, le fort devrait être ouvert au public.
« Compte tenu du fait que ce projet relève d’un intérêt public départemental, il a donc été proposé aux élus de voter une aide à hauteur de 19 852 euros correspondant au nombre d’habitants de la commune. » Pour Patrick Marengo, qui a révélé être à l’initiative de ce don, ça se justifie. « Ce fort est un ambassadeur de notre département. Les besoins de financement de la restauration se chiffrent en millions d’euros. On a pour devoir de contribuer à son sauvetage. Demander un euro par Royannais est un geste de solidarité vis-à-vis du Département qui bien souvent nous aide pour les travaux », a-t-il souligné.
« D’autres priorités »
Tout le monde n’est pas de cet avis. Les deux élu(e)s de gauche Jacques Guiard et Christelle Maire s’y sont opposés. Le premier s’est adressé au maire. « Lors d’un débat à l’Agglomération au sujet du plan piscines, vous avez déclaré qu’au regard de ce qui s’annonce en 2026, et alors que le gouvernement recherche 80 milliards d’euros d’économies qu’il va trouver, entre autres, dans les collectivités locales, porter un plan à 50 millions d’euros est déraisonnable. Certes ce projet pour fort Boyard est de nature différente, mais à un moment où on baisse des subventions pour deux associations, on va amputer le budget de notre commune de 20 000 euros. Nous considérons qu’il y a d’autres priorités… »
« Pour moi, le patrimoine est au-dessus de tout. C’est l’âme de la France », a conclu Patrick Marengo qui est resté droit dans ses bottes.
